CIVIL SOCIETY ASKS 3 CRITICAL QUESTIONS OF THE WORLD BANK AT ITS 2015 SPRING MEETINGS

Apr 16, 2015
tnoguchi

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Contact:

Anuradha Mittal, amittal@oaklandinstitute.org, +1 510-469-5228

Alnoor Ladha, Alnoor@therules.org, +27 60 853 9810

Joseph Rahall, jorahall@yahoo.com, +232 76 601979

Oakland, CA – Alors que la Banque Mondiale se prépare pour ses réunions de printemps, les membres de Our Land Our Business, une campagne de plus de 260 ONG, associations paysannes et syndicats du monde entier, posent publiquement trois questions liées au rôle de la Banque Mondiale dans l’accaparement des terres, la destruction du climat et la privatisation de l’agriculture.

Ces problématiques sont au cœur du modèle de développement de la Banque Mondiale et questionnent sa prétention affichée à servir les intérêts des pauvres.

  1. Pourquoi n’avez vous pas discuté avec les agriculteurs avant de promouvoir des programmes de réforme agraire d’envergure?

Votre initiative de réforme des politiques agricoles – “Enabling the Business of Agriculture” (EBA), connue auparavant sous le nom de “Benchmarking the Business of Agriculture” (BBA) – devrait être mise en place dans 40 pays cette année. Vous n’avez pas consulté les agriculteurs et les associations paysannes avant de décider de la création du EBA. Vos consultations se sont limitées aux gouvernements de pays riches et à la fondation Bill et Melinda Gates qui vous financent. La seule rencontre ouverte qui aurait pu donner une opportunité aux communautés affectées d’être écoutées fut organisée à Londres en novembre 2014 avec un préavis de sept jours. Cette forme de consultation-mascarade semble être en contradiction directe avec vos propres objectifs d’écoute des communautés affectées, et fait un pied de nez au récent mea culpa du Président Kim sur les échecs de la Banque à prendre en compte les besoins des communautés.

  1. Pourquoi récompensez-vous les pays qui cèdent leur souveraineté et leurs richesses à des entreprises étrangères, tout en punissant ceux qui investissent dans la santé et le bien-être de leurs populations ?

Le EBA est une initiative sœur des classements Doing Business. Ces classements formulés annuellement par des technocrates à Washington DC influencent énormément les financements de la Banque elle-même, ainsi que ceux des gouvernements donateurs et des investisseurs privés dans les pays. Au cours des sept dernières années, en réponse aux classements Doing Business, 21 pays d’Afrique sub-saharienne ont diminué leurs taux d’imposition des revenus des sociétés au moins une fois. Dans certains pays, l’impôt sur le revenu des entreprises a diminué jusqu’à trois fois. Au cours de la même période, vous avez récompensé des pays comme le Chad, la RDC et le Mali pour leurs efforts dans la diminution des impôts sur le transfert de propriété et dans la limitation des régulations concernant l’acquisition de terres. Par contre, onze pays africains ont été rétrogradés au classement pour avoir créé ou augmenté des impôts de contribution sociale qui servent à l’amélioration des services aux populations.

  1. Pourquoi donnez-vous la priorité à des modèles d’agriculture qui détruisent l’environnement et appauvrissent la population, plutôt qu’à ceux qui fonctionnent en harmonie avec l’environnement et qui nourrissent déjà le monde?

En avançant l’affirmation erronée que l’on ne pourra nourrir le monde qu’en utilisant des semences commerciales brevetées et des pesticides et des engrais chimiques, vous avez mis au cœur de votre modèle de développement agricole les grandes multinationales et leurs appuis financiers (tels que la Fondation Gates, qui détient $23 million d’actions chez Monsanto, ainsi que $1,4 milliards d’actions dans des sociétés d’énergies fossiles). Au lieu de donner la parole et de soutenir les agriculteurs familiaux, qui produisent 70% de la nourriture mondiale, ou de considérer la multitude de preuves démontrant les bénéfices des méthodes d’agriculture régénératrice, vous vous orientez vers les ultra-riches et les monopoles industriels. L’agroécologie n’augmente pas seulement les rendements au fil des récoltes, elle le fait de telle sorte qu’elle protège la qualité des sols et séquestre de grandes quantités de carbone. Au contraire, avec les méthodes d’agriculture industrielle, les rendements agricoles atteignent un palier puis diminuent, dégradant activement les sols et produisant d’énormes quantités de gaz à effet de serre.

La campagne Our Land Our Business exige une réponse de la Banque Mondiale à ces questions, ainsi qu’elle mette un terme aux indicateurs de business qui contribuent à l’accaparement de terres et à la spoliation des paysans les plus pauvres, mais bien souvent les plus productifs.

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Pour de plus amples informations, vous pouvez consulter le site web Our Land Our Business sur ourlandourbus.wpengine.com ainsi que le nouveau rapport sur le Enabling the Business of Agriculture de l’Oakland Institute.