Source: Ouestaf
April 1, 2014
Le classement Doing Business (DB), instrument à travers lequel la Banque mondial est supposée faire « la promotion de l’investissement privé » a un impact négatif sur l’agriculture familiale dans les pays en développement, indique une étude de l’Institut Oakland, une ONG américaine qui se bat contre l’accaparement des terres.
D’après l’Ong américaine, ce classement aux critères « biaisés » est source de pauvreté pour les paysans qui perdent de plus en plus leur terre au profit des groupes privés internationaux.
« L’agriculture familiale est pratiquée sur 80% des exploitations dans le monde en développement, ce sont donc les investissements des paysans, et non les Investissement directs étrangers (IDE), qui soutiennent le développement rural », souligne l’ONG dans son rapport, intitulé : comment les classements Doing business de la Banque mondiale appauvrissent les paysans. Face à cette réalité, la Banque mondiale fait preuve « d’aveuglement volontaire », selon le rapport.
Ce n’est pas la première fois que la Banque mondiale est accusée de telles pratiques par le même Institut sur cette question, même si la banque a toujours nié ces accusations.
Pour l’Institut Oakland, l’apport de l’agriculture familiale (qui fournit 80% de la nourriture consommée en Afrique subsaharienne) pour assurer un développement rural durable et la sécurité alimentaire, reste négligé par la Banque mondiale, plus préoccupée à paver le terrain pour les investisseurs étrangers.
Bien que n’étant pas directement focalisé sur le secteur agricole, le classement Doing Business a pour « effet collatéral de faciliter l’accaparement des terres en plaidant pour la protection des investisseurs et la réalisation de réformes foncières qui font de la terre un bien commercialisable et facilitent les grandes acquisitions de terres », déplore le rapport.
Ces accusations confortent la thèse de certains analystes africains qui accusent la Banque mondiale et le Fonds monétaire internationale d’être des instruments à la solde de puissances occidentales pour mieux assurer leur contrôle de l’économie mondiale. Certains n’hésitent d’ailleurs pas à parler de « chevaux de Troie » pour désigner ces institutions.
En Afrique, le phénomène de l’accaparement des terres suscite un grand débat et fait l’objet de dénonciations régulières.
Selon l’ONG Oxfam, 56,2 millions d’hectares y ont été accaparés sur le continent par des investisseurs étrangers entre 2000 et 2010 et, pis encore, les 2/3 des acquisitions se produisent dans des pays qui rencontrent des difficultés alimentaires.
Les réformes et les politiques auxquelles la Banque mondiale poussent les Etats, ont des « conséquences dévastatrices » pour la paysannerie, estime les experts de l’Institut Oakland.
Le rapport cite le cas de la Sierra Leone où 20% des terres arables ont été ôtées aux ruraux au profit de producteurs de canne à sucre et d’huile de palme étrangers ou encore le Liberia où des géants de la production d’huile de palme britanniques, malaisiens et indonésiens ont obtenu des baux à long terme sur plus d’1,5 millions d’acres de terres (plus de 607.000 ha) qui appartenaient traditionnellement aux communautés locales.
Lancé en 2003, le Doing Business est définie par la Banque mondiale comme la mesure de la réglementation des affaires et son application effective dans 189 économies et dans certaines villes au niveau infranational et régional. Ce classement est devenu une sorte de « référence », dont les résultats sont craints par les pays pauvres en quête d’investissement pour leurs économies fragile.
Pour l’Institut Oakland, le Doing business est « biaisé à la fois dans son idéologie de base et dans la méthodologie » car reposant sur une source d’information très restreinte, avec l’absence de toute source indépendantes dans la vérification des sondages.
Pis encore, s’inspirant du Doing Business, la Banque mondiale, a lancé à la demande des pays du G8, le « Benchmarking the Business Agriculture « (BBA), un index, destiné à mesurer le climat des affaires dans le secteur agricole.
Le BBA dont les expériences pilotes ont été menées en juin et décembre 2013, dans dix pays (dont 5 africains), est vu par le rapport comme un nouveau coup contre l’agriculture familiale.
Le contenu du BBA promeut un modèle d’agriculture industriel sur de grandes exploitations, qui ne cadre pas avec la réalité du terrain agricole, où les paysans sont de loin les premiers investisseurs, selon le texte. Par conséquent au lieu de préconiser des mesures au seul profit des investisseurs étrangers, la priorité devrait être le renforcement des capacités financières des agriculteurs locaux.
Contactée par Ouestafnews, la Banque mondiale, insiste cependant sur la nature inclusive du BBA, dont la phase pilote est caractérisée par un dialogue « multi-acteurs » accompagnée par des organisations de la société civile.
« Le BBA va permettre d’identifier les obstacles empêchant l’accès des producteurs locaux à la terre et en faisant le suivi des politiques et régulations, il servira d’outil pour les décideurs désireux de mettre en place un environnement propice au développement de l’agrobusiness national et régional », note le texte attribué à un « porte-parole » de la Banque et transmis à Ouestafnews par son bureau de Dakar.
En 2010 déjà, une étude de l’Institut Oakland, examinait et dénonçait, le rôle joué par la Société Financière Internationale (filiale de la Banque mondiale en charge du secteur privé) dans le phénomène de l’accaparement des terres en Afrique.
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Révélations : « Doing Business » de la BM, Moyen de Déposséder les Paysans Africains !
Source: Ouestaf
April 1, 2014
Le classement Doing Business (DB), instrument à travers lequel la Banque mondial est supposée faire « la promotion de l’investissement privé » a un impact négatif sur l’agriculture familiale dans les pays en développement, indique une étude de l’Institut Oakland, une ONG américaine qui se bat contre l’accaparement des terres.
D’après l’Ong américaine, ce classement aux critères « biaisés » est source de pauvreté pour les paysans qui perdent de plus en plus leur terre au profit des groupes privés internationaux.
« L’agriculture familiale est pratiquée sur 80% des exploitations dans le monde en développement, ce sont donc les investissements des paysans, et non les Investissement directs étrangers (IDE), qui soutiennent le développement rural », souligne l’ONG dans son rapport, intitulé : comment les classements Doing business de la Banque mondiale appauvrissent les paysans. Face à cette réalité, la Banque mondiale fait preuve « d’aveuglement volontaire », selon le rapport.
Ce n’est pas la première fois que la Banque mondiale est accusée de telles pratiques par le même Institut sur cette question, même si la banque a toujours nié ces accusations.
Pour l’Institut Oakland, l’apport de l’agriculture familiale (qui fournit 80% de la nourriture consommée en Afrique subsaharienne) pour assurer un développement rural durable et la sécurité alimentaire, reste négligé par la Banque mondiale, plus préoccupée à paver le terrain pour les investisseurs étrangers.
Bien que n’étant pas directement focalisé sur le secteur agricole, le classement Doing Business a pour « effet collatéral de faciliter l’accaparement des terres en plaidant pour la protection des investisseurs et la réalisation de réformes foncières qui font de la terre un bien commercialisable et facilitent les grandes acquisitions de terres », déplore le rapport.
Ces accusations confortent la thèse de certains analystes africains qui accusent la Banque mondiale et le Fonds monétaire internationale d’être des instruments à la solde de puissances occidentales pour mieux assurer leur contrôle de l’économie mondiale. Certains n’hésitent d’ailleurs pas à parler de « chevaux de Troie » pour désigner ces institutions.
En Afrique, le phénomène de l’accaparement des terres suscite un grand débat et fait l’objet de dénonciations régulières.
Selon l’ONG Oxfam, 56,2 millions d’hectares y ont été accaparés sur le continent par des investisseurs étrangers entre 2000 et 2010 et, pis encore, les 2/3 des acquisitions se produisent dans des pays qui rencontrent des difficultés alimentaires.
Les réformes et les politiques auxquelles la Banque mondiale poussent les Etats, ont des « conséquences dévastatrices » pour la paysannerie, estime les experts de l’Institut Oakland.
Le rapport cite le cas de la Sierra Leone où 20% des terres arables ont été ôtées aux ruraux au profit de producteurs de canne à sucre et d’huile de palme étrangers ou encore le Liberia où des géants de la production d’huile de palme britanniques, malaisiens et indonésiens ont obtenu des baux à long terme sur plus d’1,5 millions d’acres de terres (plus de 607.000 ha) qui appartenaient traditionnellement aux communautés locales.
Lancé en 2003, le Doing Business est définie par la Banque mondiale comme la mesure de la réglementation des affaires et son application effective dans 189 économies et dans certaines villes au niveau infranational et régional. Ce classement est devenu une sorte de « référence », dont les résultats sont craints par les pays pauvres en quête d’investissement pour leurs économies fragile.
Pour l’Institut Oakland, le Doing business est « biaisé à la fois dans son idéologie de base et dans la méthodologie » car reposant sur une source d’information très restreinte, avec l’absence de toute source indépendantes dans la vérification des sondages.
Pis encore, s’inspirant du Doing Business, la Banque mondiale, a lancé à la demande des pays du G8, le « Benchmarking the Business Agriculture « (BBA), un index, destiné à mesurer le climat des affaires dans le secteur agricole.
Le BBA dont les expériences pilotes ont été menées en juin et décembre 2013, dans dix pays (dont 5 africains), est vu par le rapport comme un nouveau coup contre l’agriculture familiale.
Le contenu du BBA promeut un modèle d’agriculture industriel sur de grandes exploitations, qui ne cadre pas avec la réalité du terrain agricole, où les paysans sont de loin les premiers investisseurs, selon le texte. Par conséquent au lieu de préconiser des mesures au seul profit des investisseurs étrangers, la priorité devrait être le renforcement des capacités financières des agriculteurs locaux.
Contactée par Ouestafnews, la Banque mondiale, insiste cependant sur la nature inclusive du BBA, dont la phase pilote est caractérisée par un dialogue « multi-acteurs » accompagnée par des organisations de la société civile.
« Le BBA va permettre d’identifier les obstacles empêchant l’accès des producteurs locaux à la terre et en faisant le suivi des politiques et régulations, il servira d’outil pour les décideurs désireux de mettre en place un environnement propice au développement de l’agrobusiness national et régional », note le texte attribué à un « porte-parole » de la Banque et transmis à Ouestafnews par son bureau de Dakar.
En 2010 déjà, une étude de l’Institut Oakland, examinait et dénonçait, le rôle joué par la Société Financière Internationale (filiale de la Banque mondiale en charge du secteur privé) dans le phénomène de l’accaparement des terres en Afrique.
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